L'histoire de cet édifice, construit entre 1562 et 1575 sur un ancien manoir, est marquée par des événements dramatiques et de multiples changements de propriétaires. Dès 1575, il fut le théâtre d'un amour incestueux entre le neveu du propriétaire et sa sœur, qui se termina par leur décapitation en 1603. Le père fit aménager une chapelle expiatoire avant de devoir vendre en 1653 pour raisons financières. Le nouveau possesseur fut assassiné en 1661. Revendu et transformé en exploitation agricole en 1708, le château tomba en ruine après la mort de son propriétaire en 1777. Une restauration majeure fut entreprise après 1860, avec l'ajout d'une tour ronde, l'aménagement du parc (étangs, serre) et l'installation d'une turbine électrique, mais le propriétaire fut contraint de revendre en 1910. Pendant la Première Guerre mondiale, il servit d'hôpital complémentaire pour les troupes alliées. Ensuite partiellement démantelé, il fut racheté par un industriel qui entama une nouvelle restauration et obtint son classement aux monuments historiques en 1930. Après la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il fut occupé successivement par les armées Française, Allemande et Américaine, le château était dans un état de désolation avancé. Il fallut une trentaine d'années pour le restaurer. Aujourd'hui, il est ouvert au public pour des manifestations culturelles et bénéficie du label "jardins remarquables".