93  Eure Sud Est - Région de VERNON

Périodes : Origine XII^e siècle.
À voir : Quartiers anciens et maisons Normandes traditionnelles à colombages...

La ville conserve un charme certain grâce à son passé de cité fortifiée et médiévale. Bien que les bombardements de la Seconde Guerre mondiale et l'urbanisation aient entraîné la disparition d'une partie de son quartier médiéval d'origine, on peut encore y trouver des traces de cette époque.  En se promenant dans les rues, on peut encore apercevoir quelques maisons à colombages, témoins de l'architecture traditionnelle Normande. La Tour est le vestige le plus spectaculaire et le plus emblématique de l'ancien château fort, édifié à la fin du XII^e siècle. Cette tour était à l'origine le donjon de l'imposant château médiéval. Sa construction visait à renforcer les défenses de la ville, qui était alors un poste frontière stratégique entre le duché de Normandie et le royaume de France. Haute de 22 mètres et d'un diamètre de 11,50 mètres, elle s'élève sur trois étages reliés par un escalier à vis de 102 marches.

Le Vieux Moulin est bien plus qu'un simple bâtiment : c'est un véritable emblème de la ville, une icône immortalisée par les peintres et un témoin résilient des siècles d'histoire de la Seine. Ce moulin à eau, dont la maison à colombages date du XVI^e siècle, est remarquablement construit à cheval sur deux des piles d'un pont médiéval du XII^e siècle, Il ne subsiste aujourd'hui que ces quelques piles du pont d'origine. Initialement, plusieurs moulins similaires étaient établis sur les arches de ce pont. Le moulin, dit "à roue pendante", fonctionnait grâce au courant du fleuve, la roue étant conçue pour s'adapter aux variations de niveau de la Seine. Au XVIII^e siècle, on comptait jusqu'à six moulins à blé en activité sur le pont Comme la plupart des moulins à eau de l'époque, il servait principalement à la mouture des céréales  (blé, orge, etc.) en farine. Son fonctionnement était basé sur la force du courant de la Seine. On l'appelait un moulin "à roue pendante", ce qui signifie que sa roue était conçue pour s'adapter aux variations de niveau du fleuve, un aspect crucial avant la construction de barrages pour réguler le cours d'eau. La force générée par la rotation de la roue était ensuite transmise à des meules situées à l'intérieur de la maison, qui broyaient le grain.

Périodes : origines XII^e, XV^e, XVIII^e siècles.
À voir : Bords de Seine, château, ancien pont médiéval, moulin...

La première mention du château, alors appelé "tour du pont", remonte à 1202-1203. Son rôle principal était de protéger l'entrée du pont médiéval sur la rive droite de la Seine et de renforcer le système défensif de la ville. Au XV^e siècle, avec l'avènement des armes à poudre, le château est modernisé. Cependant, il est désarmé vers 1650. En 1778, le château est transformé en minoterie, avec des aménagements pour des entrepôts à blé et des logements pour le personnel. Durant la Révolution Française (vers 1792), il est brièvement utilisé comme prison. Au XIX^e siècle, il connaîtra d'autres réaffectations, devenant successivement caserne, puis tannerie en 1854. À l'origine, le château était entouré de courtines et de douves (aujourd'hui comblées). Il comportait des archères, visibles notamment sur les tours d'angle.

Périodes : XI^e, XIV^e, XVII^e siècles.
À voir : L'ensemble du remarquable édifice, architecture, mobilier, statuaire, orgue...

Fondée au milieu du XI^e siècle, l'église est consacrée en 1099. En 1160, y sera institué un collège de chanoines, lui conférant le titre de collégiale. Au fil des siècles, elle subit de nombreuses transformations et agrandissements, notamment après des destructions et des périodes de prospérité. La collégiale est une véritable leçon d'histoire de l'architecture. Son chœur et son transept, datant du XI^e siècle, sont de style roman, avec des arcades en plein cintre et des chapiteaux sculptés. La nef et la façade, remaniées entre le XIV^e et le XVII^e siècle, présentent un magnifique style gothique flamboyant. On y observe une façade impressionnante, une rosace complexe et deux flèches s'élevant à 70 mètres. Les ajouts ultérieurs incluent des éléments Renaissance et même des vitraux contemporains. À l'intérieur, la collégiale abrite un maître-autel de style Louis XVI provenant de la chartreuse de Gaillon. On y trouve également un orgue du début du XVII^e siècle et diverses œuvres d'art, dont des panneaux sculptés. Des détails comme les culs de lampes sculptés, les clés de voûte et les ornements témoignent de la richesse artistique de chaque période de construction.