110 Seine-Maritime Sud Ouest - Région de SAINT-ROMAIN-DE-COLBOSC

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Étapes

A1

Bords de Seine et pont suspendu, ne cherchez pas le chef Cruchot des gendarmes de Saint-Tropez ici, même si son père n'est pas loin

Périodes : XX^e siècle.
À voir : Bords de Seine et pont suspendu...

Dès 1931, l’accroissement continu du trafic des bacs sur l'estuaire incite la chambre de commerce et d'industrie du Havre (CCI) à réfléchir à un pont sur la Seine. Le 27 novembre 1935, l’avant-projet d’un pont suspendu est finalisé et adopté dès le lendemain par délibération du 28 novembre 1935, par la CCI qui demande la concession pour sa construction et son exploitation. La décision de sa construction est actée par une loi du 11 décembre 1940, signée par le maréchal Pétain à Vichy et déclarant le projet d'utilité publique. En 1954, la chambre de commerce et d'industrie, assistée de l'administration des Ponts et Chaussées, choisit le projet qui sera réalisé. Paul Galabru, ingénieur des ponts et chaussées, dirige les travaux. Commencé le 16 novembre 1955, le pont a été mis en service le 2 juillet 1959, dans les délais prévus. À l'époque, l'ouvrage possédait la plus longue travée centrale d'Europe : 608 mètres, record national surpassé par les dimensions du pont de Normandie en 1995, et deux travées latérales de 176 mètres chacune. Le poids total de la charpente est de 7.500 tonnes. Ses pylônes ont une hauteur de 123 mètres et supportent une charge moyenne de 6.000 tonnes. En raison de la nature marécageuse des terrains, la fondation du pylône de la rive gauche a une profondeur de 28 mètres, de façon à reposer sur un sol compact. Celle du pylône de la rive droite a une profondeur de 18 mètres. La hauteur libre pour la navigation, ou tirant d'air, est de 50 mètres. Les câbles sont reliés à deux massifs d'ancrage dont le plus lourd pèse 36.000 tonnes et a des dimensions voisines de celles de l'Arc de triomphe à Paris. Des essais en soufflerie ont permis de vérifier la tenue de l'ouvrage à toutes sortes d'oscillations dues au vent. Ce fut un des premiers chantiers de cette importance à se dérouler sans accident mortel.

Anecdote

Paul Galabru, l'ingénieur des ponts et chaussées ayant dirigé les travaux, n'est autre que le père de l'acteur Michel Galabru, bien connu notamment pour son rôle de l'adjudant Gerber auprès de Louis de Funès dans les films du "gendarme de Saint-Tropez".

Bords de Seine

A2

Ruines du château, un édifice malmené jusqu'à nos jours

Périodes : XI^e, XII^e, XV^e siècles
À voir : Vestiges du château visibles depuis les bords de Seine...

Situé sur l'éperon d'une falaise crayeuse dominant la Seine, l'ancien château fort est construit à partir du XI^e siècle. Il est reconstruit au XII^e siècle, puis renforcé au XV^e. Il se présente sous la forme d'une grande enceinte de plan triangulaire flanquée de tours. Du donjon qui formait un bastion en amande, isolé au bout d'une rampe, ne reste que quelques ruines. Il subit des transformations à partir de 1709 puisqu'un grand bâtiment en style classique est ajouté sur les parties médiévales de l'édifice. Après la Révolution, le château est pillé et en partie incendié. De 1910 à 1939, le site reçoit de nombreuses personnalités des arts et des lettres de l'époque. Dans les années 1960, il sert de colonies de vacances pour les enfants de la région. Le château appartient aujourd'hui à une société civile immobilière qui propose depuis 2001 d'y aménager des appartements de luxe. En attendant d'être réhabilité, il reste fermé au public et certaines parties se dégradent. Selon la presse, cet état de fait découlerait d'une escroquerie : approché par des intermédiaires ou des "apporteurs d’affaires", un groupe d’une dizaine de footballeurs rachète en 2013 le château, avec comme projet de restaurer la bâtisse et d’y aménager dix-neuf logements, dans le but de bénéficier de déductions fiscales en échange de travaux de réhabilitation. En 2019, seul un bout de toiture avait été réparé, et la mairie a dû prendre un arrêté interdisant l'accès du public au site, compte tenu de la dangerosité de celui-ci.