MANCHE NORD OUEST 07 – RÉGION DE SAINT-SAUVEUR-LE-VICOMTE
Les cartes
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Étape A
A1
Château, un site témoin de mille ans d’histoire
Les premières pierres de l’édifice sont posées dans la seconde moitié du Xe siècle à l’emplacement d’un ancien château. Le donjon carré avec ses contreforts comprend une salle de réception, la chambre du seigneur, la salle de gardes s’ouvrant sur le chemin de ronde. La vaste enceinte est flanquée de tours circulaires. A partir de 1356, la forteresse abrite des soldats Anglais qui soumettront la région au pillage jusqu’en 1375 où le château revient au roi de France. L’édifice sera assiégé deux fois pendant la guerre de Cent Ans. En 1682, Louis XIV permet l’établissement d’un hospice dans l’édifice. La vieille forteresse sera également frappée de plusieurs obus lors du débarquement de Juin 1944.
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A2
Abbaye, une reconstruction respectueuse du passé
À la fin du Xe siècle une première église est fondée, peut-être dans l’enceinte du château récemment construit à la même époque. L’emplacement actuel de l’abbaye date de 1067, elle est consacrée en 1165 mais l’abbatiale ne sera achevée qu’à la fin du XIIe siècle. L’abbaye connait une longue période de prospérité jusqu’à la guerre de Cent Ans. Située à proximité du château, elle subit les attaques Anglaises et Françaises, le chœur et le transept sont détruits et les religieux obligés de fuir. A partir de 1472, des hommes peu intéressés par la vie et le respect des règles religieuses, mais avides des revenus que l’abbaye peut leur apporter, emmènent la communauté à son déclin. En 1774, il n’y a plus qu’un religieux. La Révolution signera la disparition définitive, les terres sont vendues comme biens nationaux et l’abbatiale finit en carrière, tout tombe en ruines. En 1832, sœur Marie Madeleine achète l’ancienne abbaye pour y installer la congrégation qu’elle a fondé en 1807. A partir de 1839, elle entreprend la reconstruction de l’abbatiale mais en 1842, le nouveau clocher récemment édifié s’effondre lors d’une tempête sur le transept et une partie du chœur. Les religieuses ne se découragent pas et poursuivent, malgré le décès de la fondatrice de la congrégation en 1846, les travaux de reconstruction. La nouvelle abbaye est consacrée en 1856. En Juin 1944, des bombardements alliés vont à nouveau marquer l’édifice, les toitures sont la proie des flammes et l’écroulement des voûtes de la nef est inévitable. Après la guerre, les Monuments Historiques reprennent à nouveau une restauration à l’image de l’édifice initial donnant toute sa beauté à ce majestueux bâtiment offrant des chapiteaux et des sculptures toutes plus belles les unes que les autres.
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Étape B
B1
Château, des grandes salles à la tour donjon, un magnifique voyage dans le passé et un édifice sauvé par une « amoureuse » de son domaine
Situé en bordure des marais du Cotentin, c’est le Seigneur du lieu qui fait édifier une puissante forteresse en 1463 avec fortifications et donjon. Au début du XVIIe siècle, l’édifice subit d’important travaux et la construction de la porterie et d’un logis jouxtant le donjon. Les transformations seront suivies à la même époque par l’ajout d’un imposant corps d’habitation, encadrant un pavillon doté d’un escalier extérieur menant sur un jardin comprenant un espace potager, fruitier et herbagé, le tout bordé par deux pavillons couverts. L’édifice est délaissé par ses propriétaires en 1742 et sombre dans l’oubli. A partir de 1800, plusieurs générations de fermiers se succèdent. Habitant seulement une petite partie de l’édifice, les prestigieuses salles servent à engranger le foin, les céréales, le poulailler et les réserves. Les différents locataires exploitants successifs assurent le minimum de travaux, mais à partir de 1970, les toits fuient de partout, les charpentes pourrissent, les sols et les murs se dégradent.
Belle histoire
En 1980 le château est mis en vente. Michèle, la fille des derniers exploitants ayant occupé les lieux n’a que 19 ans. Elle qui aime autant « son » château dans lequel elle a grandi ne peut se résigner à partir. Au bout de cinq ans de mise en vente, elle réussit à décider ses parents à acheter l’édifice. Ceux-ci s’endettent lourdement, mais Michèle a la chance d’avoir des parents aimants au point de se lancer dans cette aventure qui apparaît pour beaucoup comme une folie. Le château conserve alors l’activité de ferme à vocation laitière, mais il faut des fonds pour réhabiliter l’édifice qui part en ruines. Michèle décide alors l’ouverture au public, dépose des dossiers de financement. Son enthousiasme, sa ténacité, son magnétisme et son charisme vont bientôt porter leurs fruits. Des associations, des fondations nationales lui donnent de l’argent pour commencer les travaux en 1986 et le château sera ouvert au public en 1987 accueillant de nombreuses manifestations, expositions, conférences, séminaires, repas de mariages et les incontournables Journées des plantes Franco-Britanniques…
Découverte
À l’intérieur, un escalier monumental dessert les différents niveaux du logis. Au premier étage, dans la salle au plafond « à la Française » couvert de motifs floraux ou de scènes mythiques trône une imposante cheminée. L’enfilade de salons mène jusqu’à la tour offrant un panorama exceptionnel sur les marais du Cotentin.
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Étape C
C1
Panorama, mont et chapelle : Un édifice trop haut perché pour les fidèles, mais pas pour un loup
Ce site fait partie de la « petite chaîne de montagne » du massif Armoricain et culmine à 130 mètres, offrant un panorama exceptionnel sur le clos du Cotentin. L’armée Allemande comprendra d’ailleurs très rapidement l’intérêt de ce point stratégique. Elle sera délogée par l’armée Américaine après un long combat qui durera du 3 au 10 Juillet 1944. La chapelle fût construite ici au XIIe siècle et était la première église du village situé au bas du mont. Seule sur son escarpement rocheux, l’accueil est « assuré » par les épines des ajoncs qui griffent les jambes. L’accès y est de plus, compliqué car seul un petit chemin escarpé mène au lieu et le village est éloigné de l’église. En hiver, ce sentier, livré aux bourrasques glaciales qui rendent le site aussi « chauve qu’un désert », décourage les habitants de se rendre à la messe dominicale. L’ancienne église est peu à peu abandonnée et on cesse d’y célébrer la liturgie. Le curé de l’époque fait abattre les restes des murs de la nef entre 1855 et 1858, puis fait déplacer sa porte d’entrée. Le chœur de l’ancienne église devient la nef de ce qui sera, dorénavant, une chapelle, rendue depuis, facilement accessible par une petite route sinueuse et pentue.
Légende
On raconte sur le haut du mont qu’une chèvre « oubliée » était attachée au piquet devant la chapelle. Les gens du village, en bas, disaient: « même un loup serait fou de monter là-haut ». Pourtant, ce fut bien un loup qui prit pour cible notre petite chèvre. Apeurée, elle réussit à arracher son piquet et entra dans la chapelle par le portail. Traversant en courant l’ancienne église, elle ressortit par une petite porte sur le côté. Par chance, son piquet s’accrocha à la porte qui la referma derrière elle. Le loup fut bloqué dans l’église et, faisant un tel vacarme, fut abattu par les habitants du village. Il se raconte, dans un chuchotement tremblant, que depuis ce temps, un loup garou roderait dans la région à la recherche de quelques jolies filles.
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Étape D
D1
🆕2️⃣0️⃣2️⃣1️⃣ Cimetière militaire Allemand, 10.152 soldats reposent ici
Après le débarquement en Normandie le 6 Juin 1944, le petit village est choisi pour accueillir les corps des hommes tombés au combat, aussi bien Allemands qu’Américains. Après 1945, le service de sépultures Américain décide d’exhumer et de transférer les corps de ses soldats au cimetière de Colleville-sur-Mer dans le Calvados. Ce site conserve alors 7.358 corps de soldats Allemands. Dans les années qui ont suivi, de nombreuses autres dépouilles enterrées à la hâte dans les campagnes environnantes sont rapatriées en ce lieu pour accueillir à ce jour 10.152 soldats qui ont quitté le sol de leur patrie pour ne jamais y revenir. Le général Wilhelm Falley, premier général Allemand tué lors de la bataille de Normandie dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944 est inhumé ici.
Hommage
Sous une croix en pierre de couleur grise, les corps sont regroupés par 4 ou 6. Les inscriptions indiquent, lorsque cela fut possible, le nom du soldat avec sa date de naissance et celle du jour où il est tombé sous le feu. Mais le plus émouvant est certainement celles ou les inscriptions se résument à un simple « Ein unbekannter Deutscher Soldat » (un soldat Allemand inconnu), quelquefois entouré de deux noms connus. Quelquefois même, la pierre ne comporte comme seule et unique inscription : » Drei unbekannte Deutsche Soldaten » (trois soldats Allemands inconnus). Des inconnus perdus à tout jamais dans le néant de l’histoire de la guerre 39-45.
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Étape E
E1
Dans le plus absolu secret, un verger du petit village devient Q.G de l’un des plus importants Généraux Américains en 1944
Du 6 Juillet au 2 Août 1944, le Général Patton installe, sous le plus absolu secret, son quartier général dans un verger de ce petit village, afin de préparer la percée et la libération du sud de la Manche. Il logeait dans un camion roulotte ainsi que son Etat-Major. Une tente constituait le poste de commandement ainsi qu’une autre qui servait pour les repas. Les officiers étaient logés dans d’autres tentes réparties au périmètre du verger. Les troupes étaient cantonnées dans un champ voisin, le tout gardé par la police militaire qui interdisait tout contact avec l’extérieur. De cette période, il ne reste qu’un seul pommier au centre du champ, les autres furent replantés en 1993. A l’entrée du mémorial Patton se trouve un char M4 plus connu sous le nom de « Sherman ». Ce véhicule de combat était le plus répandu durant la seconde guerre mondiale et construit à environ 65.000 pièces. Moins performant que les chars Allemands « Panzer » ou « Tigre », il fut cependant d’une grande efficacité grâce à sa rapidité de mise en oeuvre et son nombre d’exemplaires.
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