EURE NORD OUEST 05 – RÉGION DE BRIONNE
Les cartes
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Étape A
A1
Au cœur d’un magnifique petit village Normand, les vestiges d’une prospère abbaye reposent au pied d’une magistrale tour du XVe siècle
La fondation de l’abbaye date du XIe siècle. À cette époque, la plupart des monastères sont fondés grâce à de fortes dotations des ducs et seigneurs Normands. Ici, c’est à l’initiative d’un simple chevalier, presque illettré, Herluin, né vers 995, que l’abbaye va voir le jour. C’est vers l’âge de 37 ans que celui-ci sentit la grâce de Dieu toucher son cœur. Il se détache progressivement du monde, change sa manière de vivre et se consacre à la prière. Possédant une portion de terre, il se retire afin de réaliser pleinement ses aspirations à une vie de retraite, et construit un premier établissement, très modeste, où il partage son temps entre le travail et la prière. Plusieurs compagnons se joignent à lui et en 1035, une chapelle sera consacrée. Herluin obtient la qualité d’abbé de moines. De ce premier établissement ne reste rien car le manque d’eau oblige Herluin et ses compagnons à redescendre vers 1039 dans la vallée où une seconde église est consacrée en 1041. Le monastère va alors connaître son premier essor avec la création d’une école en 1045. Celle-ci devient très réputée pour l’enseignement de la grammaire, de la rhétorique, de l’arithmétique, de la géométrie, de la musique et de l’astronomie. Elle sera notamment fréquentée par le futur pape Alexandre II (1061-1073). L’abbaye va alors se développer, croître et acquérir ses lettres de noblesse. Elle a besoin d’un monastère plus vaste et va donc se déplacer au lieu qu’elle occupe aujourd’hui vers 1060. Une nouvelle église est consacrée en 1077. De vastes constructions, qui témoignent de l’opulence et du rayonnement de l’abbaye, se poursuivent au XIIe et XIIIe siècles. De nombreux bienfaiteurs multiplient les donations et les dîmes, si considérables qu’un dicton circulait : « De quelque côté que le vent vente, l’abbaye a rente. » D’importantes constructions sont ainsi réalisées, mais la guerre de Cent Ans et un abbé plus soucieux d’amasser de l’argent et de l’or que d’assumer ses fonctions vont mettre durement à l’épreuve le monastère. Un court répit va permettre d’accroître à nouveau le domaine de l’abbaye avant d’être, encore une fois, saccagée de fond en comble par les Anglais. Il faut à nouveau réparer les ruines des bâtiments et restaurer une discipline monastique. Mais l’abbaye connait de nouveaux affaiblissements en cette période des guerres de Religion durant laquelle elle est complètement saccagée par les Huguenots qui n’hésiteront pas à aller jusqu’à égorger deux moines. Les offices et le culte s’interrompent pendant quelques temps et l’abbaye, est dans un triste état (bâtiments détruits, nef de l’église écroulée qui sera ensuite rasée…). Le site traverse une période difficile et une réforme sérieuse doit être entreprise. Une nouvelle congrégation bénédictine entreprend la reconstruction du monastère, de la maison abbatiale et l’instauration d’une administration rigoureuse. Mais la révolution Française va à nouveau marquer le site. En 1792, le dernier moine est expulsé. Pendant une dizaine d’années, les bâtiments subissent de nombreuses dégradations ; la bibliothèque est pillée, les sculptures martelées. À partir de 1802, les lieux sont transformés en dépôt d’étalons à usage de l’armée, les bâtiments deviennent des écuries et des chambrées de caserne. L’église abbatiale et la salle capitulaire sont vendues comme carrière de pierre en 1809 et détruites. À partir de la seconde guerre mondiale, une nouvelle époque s’ouvre, et l’abbaye voit une lente mais régulière remise en état et la restauration de la vie monastique.
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Étape B
B1
Panorama depuis les vestiges du donjon du château
Le château et son donjon sont, selon toute vraisemblance, érigés à la fin du XIe, voire début du XIIe siècle, en remplacement d’un édifice primitif. Les vestiges actuels montrent une construction de forme carrée, avec des murs épais d’environ 1 mètre à la base, celle-ci augmente aux angles et sur les côtés. Le donjon comportait 3 niveaux. Le premier étage est composé de deux grandes baies qui éclairaient une grande salle dont la hauteur est estimée à 4,20 mètres, le tout surmonté de combles et couvert par un toit en bâtière. Ces aménagements ne sont pas ceux d’origine, l’édifice ayant probablement fait l’objet de travaux importants à la fin du XIIe siècle.
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B2
🆕2️⃣0️⃣2️⃣2️⃣ Après les bords de la rivière dans le bourg, partir depuis l’église vers l’ancienne chapelle jusqu’à la seconde église dans laquelle chacun risque d’être mis K.O
Placée sur les bords de la rivière au milieu du bourg, l’église dont les origines remontent à 1030 fut profondément modifiée à travers les siècles. Elle contient quelques éléments datant de la fin du XIIIe siècle (malheureusement fermée lors de mon passage). Non loin de là se situe une chapelle qui fut, pendant des décennies, une propriété privée. Actuellement en mauvais état, elle est à nouveau bien de la commune. Le village comporte également une seconde église dont les origines pourraient remonter au XIe siècle. Elle subit de nombreuses destructions et restaurations. Aujourd’hui désaffectée, elle est utilisée comme salle de sport et contient un ring pour les entrainements du club de boxe.
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Étape C
C1
🆕2️⃣0️⃣2️⃣2️⃣ Au creux du vallon apaisant serpente un cours d’eau jalonné de cinq anciens moulins, il poursuit ensuite sa course jusqu’au lavoir
Site classé, ce vallon offre un paysage caractérisé par des crêtes boisées annonçant les proches forêts du pays du Lieuvin. Petit bourg peu urbanisé et entouré de prairies occupées par des animaux que protègent les traditionnelles haies basses de Normandie, l’endroit est propice au dépaysement et à la sérénité. Seule les clapotis du petit cours d’eau sur lequel furent construits jusqu’à 5 moulins (dont 2 furent équipés à partir de 1940 de turbines pour produire de l’électricité) et le lavoir viennent adoucir encore l’apaisante atmosphère.
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C2
🆕2️⃣0️⃣2️⃣2️⃣ Tout près du lavoir, l’église accueille les promeneurs avec une magnifique haute croix en bois et un porche traditionnel Normand
Cette petite église, profitant elle aussi du calme et de la sérénité des lieux, date du XIVe siècle pour le chœur construit en silex. Elle abrite un remarquable statuaire et un haut-relief en pierre du XVe siècle (malheureusement fermée lors de mon passage). Son porche et sa haute croix de cimetière en bois sont particulièrement élégants. Elle comporte également quelques graffitis sur ses murs extérieurs.
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Une petite histoire de ce village Normand
Lors de la préparation de la base de données de cette balade photos, je découvre que le paisible petit bourg perdu en pleine campagne abriterait un château réputé hanté… Et d’une très surprenante manière. En voici l’histoire : Cela fait seulement deux mois que les derniers propriétaires habitent le château qu’ils l’abandonnent précipitamment en y laissant tous leurs effets personnels. La famille est venue habiter ici après avoir quitté leur ville natale, Paris. Avec l’envie de radicalement changer de vie, le père de famille décide d’acquérir ce domaine, liquidant l’intégralité de son épargne ; un changement de vie, un nouveau départ. En vente depuis des années, ce château a eu, jusqu’à maintenant, un nombre incalculable de propriétaires. Tous ont fui, traumatisés ; d’autres partiront sans explications tandis que certains diront que le lieu est habité par un fantôme. Bref, ces derniers propriétaires emménagent dans le château en 2010. C’est un cadre luxueux, un jardin de plusieurs hectares, un terrain de tennis et la bâtisse en elle-même est une merveille. Il semble que rien ne pourra entacher le bonheur des nouveaux propriétaires, rien, à moins que… la légende ne soit vraie. Cinq jours après leur emménagement, les premiers événements étranges se produisent. En pleine nuit, la mère sursaute de son lit quand elle entend une porte claquer à plusieurs reprises, non stop. Elle réveille son mari et pense tout simplement qu’un courant d’air est la cause de ce claquement de porte. Ils se dirigent vers le bruit et arrivent devant la porte des wc. La situation est troublante, la porte ne fait que claquer mais il n’y a aucun courant d’air, les fenêtres sont fermées et il n’y a pas de vent à l’extérieur. Ils ferment alors la porte à clé pour cesser les claquements et repartent se coucher, intrigués. Le lendemain, leur fille va aux toilettes et après quelques minutes, essaye de sortir de la pièce mais… la porte est bloquée. Elle pousse de toutes ses forces mais rien à faire, la porte ne tremble même pas. Pendant qu’elle appelle à l’aide, le désodorisant senteur lavande se met à fonctionner tout seul et fait sortir tout le contenu… L’air devient irrespirable. La pauvre enfant hurle jusqu’à finir par s’évanouir. Le père arrive heureusement à temps ; il ouvre la porte sans difficulté et trouve sa fille par terre, inerte. Arrivés 10 minutes plus tard, les pompiers feront le nécessaire pour réanimer la pauvre enfant avant de l’emmener jusqu’aux urgences de l’hôpital. Les jours se suivent et le calme semble revenu au château mais… Ce calme est de courte durée. La mère de famille est alors seule dans la bâtisse. Elle se rend aux toilettes. Au moment de vouloir s’essuyer, le rouleau de papier toilette se déroule tout seul pour flotter ensuite dans les airs. Elle sort en courant et quitte la demeure par peur de rester seule. Le constat est sans appel : il y a probablement une présence dans le château, mais comment faire pour s’en débarrasser. Le père part à la chasse aux informations dans le bourg pour en savoir un peu plus sur l’histoire du château. Un habitant le conduit chez l’ancêtre du village, un vieil homme âgé de 92 ans et qui a toujours vécu là. D’une voix tremblotante, le vieil homme lui dit de s’enfuir vite du château, le fantôme qui y habite ne le quittera jamais et fera le nécessaire pour les faire partir. La parole chevrotante, le vieux monsieur ajoute : « Il s’agit du fantôme d’un ancien notable, propriétaire du château qui fut assassiné par sa maitresse dans les toilettes en 1924. Croyez-moi, son esprit est toujours là, contraint à errer, à l’endroit même où il fut tué ». Abasourdi, le père ne veut pas faire paniquer la famille et garde l’information pour lui, mais c’est un lourd secret qui ne fera que retarder l’échéance d’une fuite annoncée. Peu de temps après, en pleine nuit, c’est le fils de la famille qui se rend aux toilettes. Les parents sont alors réveillés par les hurlements que l’enfant poussent en se précipitant dans la chambre de ses parents. Il explique avoir entendu le fantôme lui parler et lui dire que ce n’était pas bien de « faire caca » à une heure si tardive. Les parents ne prennent pas au sérieux la chose et disent à leur fils de se recoucher mais celui-ci ne fermera plus un œil de la nuit. Par superstition, la famille prend alors l’habitude de faire ses besoins dans le jardin, un inconfort qui les protège de ces événements traumatisants. Cependant, le fils n’accepte pas de ne pas avoir été pris au sérieux. Équipé d’un dictaphone, il se rend à plusieurs reprises aux toilettes dans le but d’enregistrer la voix du fantôme. Après plusieurs passages infructueux, l’enregistrement aura bien lieu un soir de Février 2010. Toujours muni de son dictaphone, le fantôme se manifeste enfin. Il parle toujours d’excréments, de caca, d’hémorroïdes… Le discours est confus et peu compréhensible mais l’enfant fait preuve d’un sang-froid à toute épreuve. La famille écoute alors l’enregistrement et se rend compte qu’il y a bien quelque chose qui existe. Le père pense que c’est alors le moment de raconter ce que le vieux monsieur du village lui a dit à propos du château et du fantôme. La famille décide donc de déménager au plus vite. Le père prévoit de louer des camions dès le lendemain pour quitter cet enfer… Ils le quitteront… Et bien plus vite que prévu ! Le soir même, la chasse d’eau des toilettes coule en discontinue. Le château commence à s’inonder pendant que la famille dort. L’eau a quasiment noyé tout le rez-de-chaussée et monte progressivement à l’étage. Réveillés par les bruits que font les meubles et les objets qui flottent sur l’eau, les parents s’aperçoivent qu’ils sont bloqués à l’étage. La panique s’installe. Le père ouvre une fenêtre qui donne sur un grand chêne. Dans l’obscurité la plus totale, entourés par l’insoutenable vacarme produit par les meubles tapant les murs et l’escalier, la famille grimpe sur une grosse branche de l’arbre pour descendre et s’échapper à tout jamais de ce lieu maudit… Quand est-il de toute cette histoire. D’après les coordonnées GPS en ma possession, je crois avoir trouvé et être allé à pieds par un long petit chemin jusqu’au portail du château. Des voitures étaient garées devant la bâtisse et des gens se promenaient dans le parc. Le fantôme a t’il donc décidé de quitter les lieux ? Fiction, légende, histoire inventée ou réalité endormie qui renaîtra un jour… En tous cas, tout était bien calme lorsque j’y suis passé et cependant, je pense que, même en cas de situation pressente, je n’aurais jamais demandé aux propriétaires si il était possible que…….. j’utilise leurs toilettes !
Étape D
D1
🆕2️⃣0️⃣2️⃣2️⃣ Depuis la maison de charité, rendez-vous sous le magnifique porche Normand classé
La confrérie de charité qui permet d’accompagner les enterrements, les noces ou les mariages a été créée à partir de 1864. C’est dès cette date que la maison de charité fut construite pour abriter les costumes, ornements et torches des frères de charité. L’église actuelle date du XVIe siècle. Elle est précédée d’un magnifique porche de construction traditionnelle Normande. Elle abrite une statue en pierre de Saint-Mathurin et une statue en bois de Sainte-Anne, toutes deux du XVIe siècle (malheureusement fermée lors de mon passage).
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