EURE NORD EST 01 – RÉGION DE LYONS-LA-FORÊT

Les cartes

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Étape A

A1

Vestiges de l’abbaye, une immersion à l’époque médiévale sur les traces de la jeune et belle Marie

Un premier prieuré de femmes est fondé vers 1135. L’église est consacrée en 1218 et tous les bâtiments réguliers sont construits en 1253. À cette même période le prieuré est érigé en abbaye. Des travaux importants seront exécutés à la fin du XVe siècle et début du XVIe siècle. À la Révolution Française les bâtiments sont vendus comme biens nationaux. Les lieux vont être utilisés à des fins industrielles. En 1792, les bâtiments sont vendus à un industriel qui va les utiliser copieusement comme carrières de pierre pour la construction d’une filature de coton. Profondément défigurée, il ne reste de l’abbaye en 1851 que deux bâtiments et l’église qui seront finalement vendus au début du XXe siècle. Plusieurs acquéreurs vont alors se succéder jusqu’en 1937, date à laquelle le dernier propriétaire, sans héritier, lègue son domaine à l’Armée du salut qui va mettre en place un programme de restauration des bâtiments conventuels grâce à des chantiers d’insertion permettant de lutter à la fois contre l’exclusion sociale et l’exclusion culturelle. Le domaine sera vendu en 2013 à un nouveau propriétaire qui va mettre toute sa passion à partager avec le visiteur la magie des lieux, redonner à cette abbaye toutes ses lettres de noblesse, proposer un nouveau rayonnement culturel et créer un exceptionnel lieu de réception notamment pour les cérémonies de mariage. Aujourd’hui, cet ensemble, particulièrement représentatif du style gothique Normand, conserve une remarquable salle capitulaire ainsi qu’un cellier voûté que surmonte une petite chapelle. Jouxtant les ruines de l’église abbatiale, le bâtiment claustral conventuel est pratiquement intact avec ses deux salles du rez-de-chaussée (salle capitulaire et salle de travail des moniales) et son dortoir à l’étage. Les bâtiments conservés n’ayant guère subi de modification après le Moyen Âge, le visiteur découvre l’abbaye sous son apparence médiévale.

Curiosité

Le cellier, daté de 1135, et dont l’entrée se fait sous la chapelle expiatoire, est construit en forme de galerie étroite voûtée qui s’insinue profondément sous la colline jusqu’à 30 mètres. Les quatorze alvéoles creusées de chaque côté étaient destinées à entreposer les vivres et le vin.

Légende

Nous sommes à la fin du XVe siècle. Guillaume, un fringuant chevalier et seigneur, vient tout juste d’épouser Marie, une jeune fille fraîche comme la rosée, les joues couleur rose poudré, offrant un gracieux sourire sur ses minces lèvres. Mais, le mariage à peine prononcé, Guillaume commence à battre Marie, sans cause raisonnable, avec haine ; le chevalier ayant juste le désir de faire du mal. Marie fuit le foyer conjugal et se réfugie chez son frère. Mais elle ne se sent pas en sécurité et demande à être accueillie au creux des murs protecteurs de l’abbaye. Guillaume accueille très mal tout ça ; sa décision est prise : cette fois il veut la tuer. Mais le chevalier est aussi un lâche qui n’envisage pas de faire le sale boulot lui-même. Il préfère confier l’opération à quatre types patibulaires au possible, dont deux sont également ses valets. Ils vont donc faire un repérage des lieux précis, s’organisent et préparent toutes les armes nécessaires. Une nuit pourtant claire comme le plus pur des cristaux, ils escaladent le mur de l’abbaye et parviennent, sans bruit, jusqu’à la chambre de Marie, assoupie. Réveillée en sursaut, la pauvre est toute tremblante et paniquée dans l’obscurité, le souffle coupé. « Qui…. qui va là ? » dit-elle. Un horrible pressentiment lui tord les entrailles, son cœur lui martèle les tempes. Prenant tout son courage, elle sort de sa cellule et appelle au secours, mais en vain. Marie se terre dans une pièce et se cache sous un épais banc de bois sombre. L’un des quatre gaillard fini par attraper Marie en la tirant par les tresses fines de sa chevelure et la traîne hors dessous le banc. Lui plaçant une main sur le bas du visage et le genou sur la poitrine, il lui coupe la gorge. Les trois autres lascars lui donnent en même temps plusieurs coups de couteau à la poitrine et au cœur, puis un coup d’épée par le fondement. Le petit corps de la pauvre Marie n’est plus que blessures et meurtrissures profondes. L’alerte est enfin donnée dans l’abbaye, mais il est trop tard. Les hommes de mains du mari fou à lier ont eu le temps de filer. On les arrêta plus tard. Torturés, ils ne tardent pas à lâcher le nom de Guillaume. La famille de Marie décide de ne pas le traîner en justice, ce serait trop vite expédié, et ils veulent que Guillaume vive son malheur en conscience. Il fut donc décidé qu’il ferait dire une messe par jour à perpétuité pour le repos de Marie à l’abbaye ; qu’il fasse construire une chapelle expiatoire (toujours existante) où se trouve le gisant de Marie (toujours visible également) ; qu’il fasse pèlerinage à Jérusalem et se tienne deux ans hors du royaume ; qu’il veille à bien doter la famille de Marie.

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